Mathieu Walter développe une œuvre à la frontière de la photographie, de l’image numérique et de l’art cinétique. Fils d’un écrivain hongrois installé à Paris à la fin des années 1960 (et qui recevra le prix Interallié en 1972), il hérite de son père cette sensibilité narrative grâce à laquelle il fait de l’image un espace d’intimité suspendue dans le temps, une caractéristique devenue au fil du temps un trait distinctif de son œuvre.

Formé auprès de grands photographes dès l’âge de 18 ans, il collabore tout d’abord dans le domaine de la mode avec Nina Ricci, Torrente ou Hanae Mori tout en réalisant des portraits de personnalités comme Sonia Rykiel, Emma Thompson, Dustin Hoffman ou Garry Kasparov. Il complète alors cette formation en suivant un Master en Photographie à l’Ère des Nouveaux Médias, des études qui l’amèneront par la suite à s’interroger de façon quasi-obsessionnelle sur la place de la photographie dans un monde en perpétuelle évolution, tant technique que sociétale. Depuis 2004, son travail est présenté à Paris, Genève, Londres, Monaco, Cannes, Gstaad, Venise ou encore Singapour.

À travers une approche hybride — photographie, post-traitement numérique et dispositifs cinétiques — il interroge la place de l’image à l’ère de sa reproductibilité infinie et explore de multiples formes de réponses. Considérant l’intelligence artificielle comme un outil apportant — ou non — une contribution possible à une œuvre, au même titre que tous les autres outils dont dispose le photographe, son approche affirme une place sereine et irremplaçable de l’artiste au centre du processus de création. Ses œuvres, à la fois visuelles et conceptuelles, empreintes de sensibilité et de nuances, conjuguent la force plastique d’une composition picturale, la fragilité d’une présence humaine suspendue, et l’énergie vibratoire du mouvement.

S’inscrivant dans une réflexion contemporaine sur l’intime, le corps et la mémoire, le travail de Mathieu Walter cherche ainsi à capter l’émotion comme l’essence ultime de l’image, dans un dialogue permanent entre matière, temps et perception.

Mathieu Walter vit à Paris et partage son temps entre la France et l’international.